En Guinée, les problèmes environnementaux dans l’arrière-pays sont préoccupants. Qu’il s’agisse de la qualité ou de l’accès à l’eau potable, des autres usages comme l’agriculture, la pêche, l’élevage ou l’abreuvage des animaux, la situation n’est pas reluisante.

Sans occulter la déforestation, la carbonisation à outrance qui sévissent dans la préfecture. Conséquences, les populations de Gaoual vivent les effets du réchauffement climatique, à l’image du reste du pays.

Pour en parler nous avons rencontré pour vous le Conseiller chargé de l’environnement et des eaux et forêts de la commune rurale de Kounsitel, une sous-préfecture située à près de 500 kilomètres de Conakry, capitale guinéenne. Avec  M. Amadou Ciré BAH, nous avons échangé sur ces aspects, dans un entretien à bâtons rompus.

 M. BAH merci d’être passé nous voir à Radio Environnement Guinée, dites-nous comment se porte l’environnement à Gaoual en général et à kounsitel en particulier?

Merci Madame pour cette opportunité, pour dire la vérité, l’environnement se porte mal à Gaoual et à Kounsitel et dans l’ensemble de la préfecture de Gaoual. Il y’a la déforestation abusive et incontrôlée,  cela se passe sans le reboisement qui se doit et on connait les dégâts que cela cause sur le couvert végétal et l’environnement en général. A Gaoual aujourd’hui, nous subissons la forte chaleur, récemment lors du mois de Ramadan, la chaleur était insoutenable et on souffrait énormément, à cause justement de l’action de l’homme que nous sommes. S’agissant de l’eau, le problème est presque résolu à kounssitel, grâce à notre député, l’Honorable Chérif DIALLO que nous saluons aussi. Nous avons 4 forages, donc à ce niveau ça va mais dans les autres localités, le besoin y est encore. Et vous savez sans eau potable, ce sont les maladies qui s’installent, comme la diarrhée, le choléra ou encore le paludisme.

Il y’a aussi les effets du changement climatiques qui sévissent dans la région comme vous dites ?

Oui en effet, comme je disais il fait très chaud actuellement, il ne pleut pas encore comme cela se devrait au mois de juillet. Cela est dû à la coupe du bois incontrôlée ce qui doit changer, sinon nous mettons en danger notre vie et celle des générations futures.

Il y’a aussi un grand problème pour trouver de l’eau pour les autres usages comme l’agriculture, la pêche et souvent on assiste à des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il y’a eu des inondations aussi qui ont fait des victimes humaines et des dégâts matériels importants.

Il y’a aussi il ne faut pas l’oublier la carbonisation, les autres préfectures viennent couper le bois à Gaoual et cela, nous voulons y mettre un terme, d’abord par la sensibilisation et ensuite par des moyens légaux qui seront appliqués pour que la situation change. Les autres préfectures, viennent couper chez nous, alors qu’ils ne le font pas chez eux, cela est inacceptable.

Vous êtes un élu, jeune, président de la commission environnement et des eaux et forêts, que faites-vous pour justement changer cette situation préjudiciable?

Nous venons d’être installés, vous le savez. Pour revenir à votre question, je dirai que ma priorité c’est de monter des projets, pour le reboisement au niveau du couvert végétal en général et des têtes de sources. A cela, nous avons déjà entamé des séances d’information, de sensibilisation et de prise de conscience. Vous savez pour que les gens changent de comportement, ce n’est pas facile, il faut que la personne prenne conscience et sache qu’elle est en train de mal agir, ensuite elle se mettra à l’œuvre pour changer les choses progressivement.

Les jeunes doivent changer et comprendre que l’environnement est une priorité et un enjeu majeur qui doit nous interpeller.

On va parler de l’immigration clandestine, c’est un sujet d’actualité qui touche fortement les jeunes, qui prennent le long de la méditerranée au risque de leurs vies, qu’avez-vous à dire à ces jeunes?

On peut réussir chez nous, toute façon il n’y a pas mieux que chez soi. Personnellement, je n’ai jamais été tenté par l’aventure, on peut réussir chez soi. Il faut d’abord essayer sur place,  et ensuite si cela ne marche pas, vous avez toujours des choix dans la vie.

Je souhaite qu’on se mette ensemble, les jeunes pour développer chez nous, c’est important. S’approcher des ainés, comme vous savez il y’a un adage qui dit que “l’enfant sait courir mais ne sait pas se cacher”. Il faut apprendre avec les ainés, apprendre, et pour réussir dans la politique particulièrement, on doit avoir de la patience. La jeunesse n’a pas droit à l’échec, nous qui sommes dans les conseils communaux, nous devons réussir pour qu’on ne dise pas que les jeunes sont incapables et faire tout pour qu’on nous fasse davantage confiance à l’avenir.

Vous suivez Radio Environnement Guinée depuis longtemps, dites-nous ce que vous appréciez et ce que nous devons surtout améliorer?

Je vous félicite pour tout le travail que vous faites sincèrement, nous vous suivons et apprécions ce que vous faites. Par contre, nous savons que vous n’avez pas toujours les moyens, mais essayer d’aller souvent sur le terrain, à l’intérieur du pays pour montrer les vrais problèmes et qui sont très préoccupants en milieu rural. Ce que vous faites est déjà grand mais essayer d’aller vers les communautés rurales pour relayer leurs problèmes au quotidien.

Merci beaucoup pour cette opportunité et bon courage à vous.

Un entretien réalisé par Idiatou CAMARA

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