L’AREI est une initiative des chefs d’Etats africains sur les énergies renouvelables adoptée en 2015 à la COP 21 de Paris sur le changement climatique. Ces énergies non polluantes, accessibles et durables sont aujourd’hui en pole position chez les dirigeants du continent. « C’est la réponse de l’Afrique face au changement climatique » selon Safiatou Nouhou Al Zouma, Directrice de l’unité indépendante de mise en œuvre de l’initiative.

  Sur les motivations justement des dirigeants africains, des ambitions ainsi que des opportunités offertes par ces énergies, nous avons rencontré pour vous Mme Nouhou Al zouma qui vient de séjourner à Conakry dans le cadre du forum africain sur les énergies renouvelables.

Bonjour Madame Safiatou Nouhou Alzouma quels sont les objectifs et ambitions de cette initiative, qui émane faut-il le rappeler des dirigeants africains sur les énergies renouvelables ?

Merci pour cette opportunité. En effet comme vous l’avez dit, c’est important de rappeler l’AREI c’est une initiative africaine des dirigeants africains à Paris en 2015 lors de la COP 21, pour faire face au réchauffement climatique qui fait des victimes sur le continent alors que l’Afrique dégage moins de CO2 mais est la plus grande victime du phénomène. C’est la réponse de l’Afrique face au changement climatique.

Pour revenir à votre question je dirai que l’AREI est structurée autour d’un Conseil d’administration, qui est l’instance suprême composée de cinq chefs d’Etats (représentant les cinq régions du continent) comme membres votants et des observateurs (l’UA, l’UE, France et la BAD2).

Il y’a également le comité technique, la réunion ministérielle et l’unité indépendante de mise en œuvre IDU. C’est cette dernière qui joue le rôle de secretariat que je dirige.

L’AREI, son ambition c’est donc de travailler avec les pays africains et les régions  pour atteindre les objectifs. Nous avons, il faut le rappeler, 5 Chefs d’Etats qui représentent les régions au compte du Conseil d’Administration, comme je viens de le dire. Pour l’Afrique de l’Ouest c’est le Président Alpha CONDE qui est le représentant en même temps il est le président du Conseil d’Administration, pour l’Afrique centrale vous avez le Président Idris Deby Itno du Tchad, le Président Ururu Kenyattza pour l’Afrique de l’Est, le Président Namibien pour l’Afrique Australe et le Président Abdel Fata Al sysy d’Egypte pour l’Afrique du Nord. L’ambition phare est d’atteindre10 gigawatt en 2020 et 300 gigawatt en 2030, dans le cadre de la production énergétique des énergies renouvelables. Je puis vous dire que nous avons déjà 104 projets que nous avons sous la main. Je rappelle que ce sont des sources d’énergies propres, non polluantes et durables, qui permettent d’atténuer les effets du changement climatique.

Dites-nous au forum de Conakry, qui est le premier du genre en terra africaine initiée par les africains, quels sont les thèmes qui ont été abordés et pourquoi un intérêt particulier pour le secteur privé ?

Le forum a connu une forte mobilisation et s’est tenu sur 4 jours. Le premier jour a été consacré à l’adoption des projets par le Conseil d’Administration, le deuxième jour au secteur privé et les deux derniers jours à la formation initiée par la direction de  l’IDU.

Il faut dire que notre ambition a un coût qui s’élève à 32 milliards pour réaliser les 300 gigawatts en 2030. Pour y arriver vous comprendrez qu’il faut forcément des investissements privés, locaux, je veux dire que l’Afrique doit d’abord compter sur ses propres efforts avant la contribution des partenaires, c’est important.

Pourquoi l’Afrique doit se lancer vers ces énergies renouvelables alors qu’elle moins ?

Vous avez bien raison, certains pensent de cette manière, et c’est une erreur de dire que nous ne devons pas nous lancer vers ces énergies, parce que nous polluons moins, mais nous subissons le plus lourd tribu des effets du réchauffement climatique. Qu’il s’agisse des   inondations, des sécheresses, de la forte chaleur ou de la dégradation des sols, l’Afrique subit ces effets au quotidien.  Nous avons assez de bios énergies, disponibles et accessibles partout. Je peux citer les matières organiques, les déchets, le bio gaz, il n’y a pas de raisons que l’Afrique de parte pas vers ces énergies non polluantes

On a 40% du soleil, 12 % de l’hydraulique mondiale, 32 % des réserves éoliennes. Nous avons d’énormes potentialités, il n’y a donc pas de raisons de ne pas exploiter toutes ces potentialités vers ces sources d’énergies.

Pour vous que doit faire l’Afrique justement pour s’approprier ces énergies non polluantes et vertes ?

IL y’a une forte méconnaissance sur le continent de ces énergies à par l’Afrique du Nord à un certain degré, mais le reste a encore du mal à l’intégrer. Il faut donc parler de ces sources et tous les avantages qui y sont liés afin que les populations comprennent et s’en approprient. Trouver ensuite les moyens de les réaliser de manière pérenne.

Madame Al Zouma si on vous demandait  les acquis et défis pour la mise en œuvre de ces énergies sur le continent ?

La volonté politique des dirigeants, la jeunesse africaine, les potentialités naturelles comme je le disais, le désir du développement sont des atouts majeurs du continent qu’il faut souligner.

Maintenant, les défis il y’en a plusieurs. Continuer à faire de ces énergies une priorité pour tous en général et le secteur privé en particulier, notamment pour les banques et assurances, les associations et les groupements. Je sais que c’est difficile de changer les mentalités mais c’est possible.

Il faut aussi  mettre en place des cadres règlementaires, faire respecter ces textes, une fois adoptés, nous n’avons pas le choix, et nous qui avons toutes ces potentialités si nous ne les développons pas nous allons être à la traine et on sera obligé de suivre les autres, et ce serait dommage alors que nous avons, comme je le disais toutes ces richesses sur notre continent.

Les populations, le milieu rural, quelle place pour elles pour la mise en œuvre ?

C’est très important ce que vous dites. Ces populations sont les bénéficiaires incontournables sur le continent, elles constituent d’ailleurs, la majorité des populations africaines. Il y’a donc de gros efforts de sensibilisation à faire dans ce sens. Il y’a des initiatives, on ne peut rien faire sans ces populations qui contribuent fortement au développement de nos pays. Nous devons tous nous y mettre pour nous et surtout pour les générations futures.

Un entretien réalisé par Idiatou CAMARA

 

 

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