L’Afrique regorge d’immenses ressources naturelles encore non exploitées pour la plupart. IL attire de ce fait, de plus en plus d’investisseurs et de curieux depuis des décennies maintenant. Ce qui fait d’elle une région de convoitise, comparée aux autres continents.
Pour saisir cette opportunité, “nous devons nous approprier de cette réalité” en développant les secteurs “prioritaires “comme l’agriculture, l’éducation, la santé, l’énergie,” le tout dans une perspective de développement durable.
Justement, s’agissant de l’énergie, les dirigeants africains ont mis en place l’AREI, l’initiative africaine des énergies renouvelables en 2015 à la COP 21 de Paris, en réponse aux effets du changement climatique qui ne sont plus à démontrer. Une initiative, qui a adoptée 104 projets, pour un besoin de 32 millions d’euros par an, à l’orée 2030.
Pour se faire, les contributions du secteur privé, des médias et surtout des femmes sont indispensables, selon Dr Chantal Colle, spécialiste en communication et point focal régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’AREI. Nous l’avons rencontré pour vous.
Dr Cantal Colle, merci de répondre à nos questions. Dites-nous pourquoi selon vous, l’Afrique compte aujourd’hui et vous dites-même que l’Afrique est l’avenir du monde. Sur quoi fondez-vous de tels propos?
L’Afrique attire de plus en plus de monde c’est indéniable. La preuve, le récent forum africain en terre africaine sur les énergies renouvelables qui vient de se tenir à Conakry, a eu plus d’’échos que prévu. Nous avons eu plus d’invités et en provenance de tous les continents on va dire. Cela prouve à suffisance que notre continent est aujourd’hui incontournable pour le développement du reste du monde, et reste comme je l’ai dit l’avenir du monde. Maintenant, il faut s’approprier cette réalité et exploiter toutes ces opportunités qui nous sont offertes.
Justement, revenez sur la particularité de ce forum qui vient de se tenir à Conakry?
La particularité du forum réside tout d’abord dans le fait que c’était pour la première fois qu’un forum initié par des africains en terre africaine sur ces questions s’organisait en Afrique, invitant d’autres nationalités. IL faut dire qu’au même moment se tenait un autre forum du genre en Espagne, mais comme je l’ai dit c’était la première fois que l’Afrique accueillait le reste du monde pour parler des énergies renouvelables. Je rappelle que l’AREI est une initiative des dirigeants africains à la COP21 de Paris en 2015 pour faire face aux effets du changement climatique. A savoir les inondations, la forte chaleur, les sécheresses, l’élévation du niveau de la mer ou encore la dégradation des sols
Ensuite, les travaux étaient très intéressants et surtout dynamiques. Nous avons été impressionnés par la participation active de nos invites, qui d’ailleurs sont tous repartis très satisfaits du déroulement du forum en général je l’avoue.
A l’issu des travaux justement, 104 projets uniquement sur les énergies renouvelables ont été adoptés. Ces projets, je dois préciser ne concernent pas que la Guinée mais tout le continent.
Ce forum était un succès pour reprendre vos propos, alors à quoi peut-on s’attendre pour les prochaines années?
Je suis très optimiste quant au succès des prochaines éditions. Je tiens et je ne changerai d’avis pour rien au monde afin que les prochaines éditions se tiennent en Guinée, c’est une initiative africaine, et le Président Alpha CONDE est un grand promoteur des énergies renouvelables, vous le savez. IL en est d’ailleurs le président du conseil d’administration. Je Je vous informe aussi que nous avons déjà des partenaires comme l’union européenne qui vont s’ajouter à d’autres pour les prochaines années.
Dr Colle vous êtes une féministe convaincue mais réaliste et pas bête comme vous aimez le dire, dites-nous quel rôle justement pourraient jouer les femmes africaines dans la protection de l’environnement en général et dans la mise en œuvre des énergies renouvelables?
(Sourire), vous l’avez dit je suis féministe mais pas bête encore moins aveugle. Ceci dit, je rappelle que je suis petite fille d’indépendantiste, mais mon constat malheureusement est qu’il arrive presque toujours qu’on parle des compagnons de l’indépendance sans parler des femmes qui ont pourtant tout donné elles aussi, pour que nous soyons aujourd’hui à ce stade, mais on parle peu d’elles et je trouve que c’est regrettable et très dommage.
Parlant de l’environnement maintenant il faut le reconnaitre, les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans ce sens et elles croient plus à l’environnement.
Je soutiens ce que je dit par un constat tout simple. Les femmes sont plus sincères dans les engagements. Peut être que nous n’avons pas le mème sens de la responsabilité que les hommes. J’ai vu moins de femmes qui abandonnent leurs enfants. Les femmes en général quand elles s’engagent elles font rarement machine arrière, elles veulent réussir et ont peur de décevoir, c’est ce qui nous différencie des hommes.
Lorsqu’on aura expliqué aux femmes la nécessité de se débarrasser par exemple des sachets plastiques, des dangers qu’ils représentent pour la santé et pour l’environnement, de la nécessité de partir vers ces énergies propres, vertes et durables, et surtout qu’elles ne coutent pas autant chers que l’électricité que nous consommons actuellement, lorsqu’on aura expliqué aux femmes, la nécessité de protéger le couvert végétal ou de protéger les sols pour l’agriculture, l’utilisation rationnelle des ressources en eau, elles comprendront mieux les enjeux et feront tout ce qui est possible pour protéger l’environnement et relever les défis qui s’imposent.
Dr Chantal Colle, vous êtes spécialiste en communication, et ces derniers temps on parle beaucoup de l’implication des médias dans l’information et la sensibilisation de l’opinion sur la question environnementale, votre avis sur le sujet
Les médias ont un grand rôle à jouer dans la protection de l’environnement et pour la mise en œuvre des énergies renouvelables. C’est par exemple en faisant la sensibilisation, l’information et toute la communication liées aux projets de développement en général et de l’environnement en particulier. Qu’il s’agisse de la presse en ligne, écrite, audio, la télévision ou des médias sociaux, tous, ont des audiences et sont essentiels pour la promotion de ces énergies vertes et durables et dans la préservation de nos écosystèmes.
Je vous remercie d’être passé nous voir pour parler des sujets aussi importants que l’environnement.
Un entretien réalisé par Idiatou CAMARA