« Développement durable et renouvellement urbain axé sur l’eau » est sans doute perçu comme un élément indispensable pour la participation de la Guinée à l’exposition universelle de Dubaï, prévue en octobre 2020. Cette rencontre qui réunira plus de 25 millions de visiteurs venus de 192 pays sera l’occasion pour la Guinée de vendre sa destination hydrique, ainsi que d’autres opportunités d’investissement dans le pays.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, la Responsable de Communication de ce rencontre mondiale, Madame Fatoumata Condé, a rappelé l’importance vitale et que revêt le secteur de l’eau, qui sera placé au centre des débats lors de l’événement afin d’apporter une analyse approfondie sur son utilité dans le développement énergétique du pays.
Bonjour Madame ?
Bonjour !
Comment se déroulent les préparatifs sur la participation de la Guinée à l’Expo Dubaï 2020 ?
Les préparatifs sont en très bonne voie. Nous sommes actuellement sur la phase opérationnelle. Ça fait plus d’un an que nous concevons pour voir comment est-ce que nous allons représenter la Guinée à Dubaï.
La Guinée aura un pavillon de 200 mètres carrés. Nous aurons des boutiques où nous allons vendre les produits faits par les producteurs Guinéens. Nous aurons également pendant six mois plusieurs événements sur la question de développement durable et de biodiversité.
Pourquoi le choix du thème de l’eau ?
Nous avons fait le choix du thème de l’eau, parce que nous allons utiliser l’eau pour représenter la Guinée dans toutes ses diversités ; notamment l’existence des opportunités que l’eau a offertes au pays.
Vous avez choisi également le concept du développement durable. Qu’est-ce que vous voulez faire comprendre exactement ?
Au fait, nous essayons de rentrer dans la dynamique faite par les autorités guinéennes actuellement. Si nous prenons par exemple le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) qui est axé sur quatre piliers, dont le premier c’est la bonne gouvernance ; le deuxième c’est l’économique ; le troisième c’est l’investissement dans la capitale humaine ; et le quatrième c’est la préservation des ressources naturelles. Il est bien impossible actuellement en Guinée comme partout dans le monde de parler du développement sans parler d’un développement qui soit durable et inclusif. Donc la réflexion qui doit être menée c’est de savoir comment avoir des politiques de développement pour assurer l’émergence économique du pays tout en faisant attention à l’utilisation de la nature et de nos ressources naturelles pour le bien-être de la population, et la préservation de la Biodiversité. Nous allons mettre en avant les différentes initiatives faites par les Guinéens, avec un accent particulier sur ces initiatives qui sont dans les démarches du développement durable. Par exemple en regardant l’activité agricole qui peut être faite tout en respectant la nature, utilisant les ressources que nous avons en Guinée qui ont été données par la nature, sans mettre en péril le développement durable.
Quelles sont vos relations avec les producteurs locaux ?
Nous avons rencontré certaines coopératives à l’intérieur du pays qui souhaiteraient d’ une part offrir leurs produits à la vente sur la boutique guinéenne à Dubaï. Donc ils ont permis d’aller les filmer et les prendre en photos pour qu’on puisse justement raconter leur histoire sur la scène internationale. Certains seront représentés à travers des vidéos sur le pavillon guinéen, car nous avons une section media qui va regarder quelle est la place de l’agriculture dans le processus du développement durable de la Guinée. Nous avons également pendant ces six mois, différentes conférences thématiques où nous souhaitons faire des évènements sur ce que nous apprenons des agri-preneurs. Des agri-preneurs sont des producteurs agricoles, mais entrepreneurs également. Et nous souhaitons également mettre en avant leur exploitation et leur travail.
La question de la biodiversité est sensible surtout à l’ère du changement climatique. Quelle disposition faut-il selon vous pour lutter contre les menaces qui pèsent sur l’environnement ?
Nous ne saurions répondre exactement à cette question, mais nous essayons de mettre en avant les entrepreneurs guinéens qui prennent à bras le corps sur la question justement de la préservation de la biodiversité. Il y a des gens qui travaillent là-dessus bien au niveau gouvernemental que dans la sphère publique pour trouver des solutions concrètes. À notre niveau, ce que nous essayons de faire c’est d’encourager une discussion sur ces questions. C’est pour cela que nous voulons organiser à Dubaï une conférence sur le thème de l’eau. Mais également la gestion de l’eau sur le volet transnational. Si on prend par exemple le fleuve Niger, c’est vrai que ça prend sa source en Guinée, mais il arrose tous les pays de la sous-région ouest africaine. Donc il faut s’asseoir avec ces différents pays pour discuter et échanger pour voir quelles sont les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour justement arriver au développement durable.
Les mines ont une part de responsabilité dans la destruction de l’environnement. Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des entreprises minières afin de minimiser l’impact ?
Il est vrai que l’exploitation minière a un certain impact sur l’environnement ; pour pallier à cela, il y a de plus en plus de réflexions qui sont menées au niveau du gouvernement en conjonction avec ces entreprises minières. Beaucoup d’entre elles commencent maintenant à faire des projets de réhabilitation environnementale autour des zones d’exploitation, que ça soit en replantant des arbres ou en facilitant l’accès à l’eau potable pour la population les plus proches de ces zones d’exploitation minière. A travers cette plateforme de l’expo de Dubaï qui réunira plusieurs pays qui se construisent économiquement autour des mines, ce sera l’occasion pour nous d’échanger avec ces différents pays pour voir comment apprendre également de leur expérience sur les différents modèles de développement des mines et de l’environnement que nous pourrons appliquer ici en Guinée.
La Guinée est un pays à fort potentiel hydroélectrique. Qu’en est-il la question dans les débats ?
C’est vrai la Guinée a une énorme potentielle hydroélectricité que nous avons commencée à exploiter depuis quelques années. Nous parlons à peu près de 6000 MW qui peuvent être produits en seulement avec l’énergie hydroélectrique. Donc c’est un potentiel immense que nous devons réussir à concrétiser qui va justement nous aider à accélérer le développement du pays. Mais en dehors même de l’énergie hydroélectrique, nous voulons parler d’autres sources d’énergie comme l’énergie éolienne par exemple, à travers le vent. Il y a quelques mois, la Guinée a signé un partenariat en PPP dont notre département le Ministère en charge de l’Investissement et de Partenariat Public-Privé a été une partie prenante. C’est un projet PPP à Linsan pour la première unité de production d’énergie solaire. C’est une énergie que nous commençons un peu à concrétiser dans notre pays. Vous savez en Guinée, nous avons d’un côté la saison pluvieuse avec une forte pluviométrie qui peut être exploitée pour l’énergie, mais également un ensoleillement assez fort pendant la saison sèche qui peut être également exploité pour une production d’énergie solaire. Donc c’est de voir comment est-ce que ces différents atouts naturels peuvent être utilisés justement pour accroitre la production énergétique du pays.
Parlez-nous de la composition de la délétion guinéenne qui prendra part à cet évènement ?
Actuellement nous sommes en cours d’élaboration de cette délégation. C’est pourquoi nous invitons encore les producteurs et les artistes surtout. Le commissaire Général, le ministre Gabriel Curtus a toujours mis en avant l’importance sur nos artistes guinéens, que ça soit les artisans ou les artistes. Nous les invitons donc à se manifester auprès de nous pour que nous puissions ensemble voir quelle part nous pourrons leur apporter pendant ces six mois d’exposition. Sur les six moi, il y aura des semaines thématiques : une semaine sur l’eau ; une semaine sur le tourisme ; et une semaine sur les femmes etc. Ces différentes semaines thématiques sont l’occasion pour nous de pouvoir mettre de l’avant le savoir-faire guinéen et les acteurs guinéens de choix. Donc nous invitons les gens à aller sur notre site www.guineaexpo2020.com.
Avez-vous déjà enregistré quelques manifestants parmi les artistes qui souhaiteraient représenter la Guinée ?
Il y a quelques mois, nous avions fait un appel à manifestation d’intérêt pour les produits qui seront exposés à la vente sur les boutiques guinéennes à l’expo. Un fort nombre d’entreprises se sont manifestées, qui seraient intéressées de ventre leurs produits sur Dubaï. Il y a un comité d’experts guinéens qui a été mis en place pour évaluer justement ces différents produits, et s’assurer que les entreprises qui vont participer pourront bénéficier d’un encadrement pour leur permettre de répondre aux normes internationales et d’aller vendre leurs produits. Donc je tiens à préciser que même si le temps de ce premier appel à manifestation d’intérêt est terminé, nous continuons d’encourager les entreprises qui voudraient vendre leurs produits à Dubaï de nous contacter pour que nous puissions soumettre leurs produits pour évaluation à ce comité d’experts. Nous sommes encore à la composition des délégations, donc les portes sont encore grandement ouvertes. Nous invitons les gens à venir avec nous. S’ils sont à Conakry, ils peuvent venir nous rencontrer au siège du Ministère en charge des Investissements et de Partenariat Public-Privé situé sur la Corniche Nord à l’Immeuble Société Navale Guinéenne, pour voir comment nous pourrons les placer dans cette délégation.
Votre appel à l’endroit des Guinéens ?
Je dirais à tous les Guinéens qu’il y a une place pour tout le monde à travers Guinée Expo 2020. Que ce soit sur Dubaï ou en Guinée, on peut vous offrir de la visibilité partout. Nous avons plusieurs plateformes numériques qui sont assez lues à l’international et qui pourront être l’occasion pour toute personne de se faire connaitre et faire connaitre ses produits, son histoire ou son parcours. Nous encourageons donc tout le monde à entrer en contact avec nous.
Merci Madame !
Je vous remercie !
Entretien réalisé par Younoussa Sylla, pour radioenvironementguinee.org
