De nombreuses femmes disent subir les effets secondaires des méthodes contraceptives modernes. Ce qui décourage la plupart des femmes et filles et constitue un des freins à la planification familiale en Guinée.

Pourtant ces effets indésirables sont pris en charge dans les structures de santé du pays.

Toutefois, en Guinée, peu de femmes font recours à la planification familiale. Selon l’EDS 2018, la prévalence contraceptive est de 11%. Mais ce chiffre diffère d’une localité à une autre. Les régions comme la moyenne Guinée et la Haute Guinée enregistrent les taux les plus faibles. Cette situation est due aussi aux effets secondaires que subissent certaines femmes et qui sont mal interprétés. Fatouma Diallo est une femme au foyer, elle partage ici ses expériences : « C’est lorsque mon enfant a eu huit mois que mon mari et moi avons décidé de faire la planification. Je me suis rendue dans un Centre de santé pour le faire. La sage-femme m’a montré plusieurs méthodes comme la forme injectable qu’on appelle le dépôt, la capote, le dispositif intra utérin, l’implant et autres. J’ai choisi le dépôt puisque j’avais peur de mettre le dispositif intra utérin et l’implant. Après mon choix, la sage-femme m’a demandé le nombre d’enfants que j’ai ? J’ai répondu un enfant. C’est ainsi qu’elle m’a conseillé de mettre l’implant ou la forme intra utérine. J’ai préféré l’implant. La sage-femme m’a interrogé et a vérifié ma tension avant de mettre l’implant pour moi.
Une semaine après j’ai commencé à saigner en abondance. J’étais vraiment découragé, j’ai expliqué à la sage-femme, elle m’a donné un produit qui a arrêté le saignement. Depuis lors je vais bien maintenant ».

Docteur Yo Valentine est chef service santé maternelle et infantile au CMC de Ratoma elle martèle : « Les produits ont toujours des effets secondaires et les réactions varient selon les individus. Il y’a également des femmes qui n’ont pas ses problèmes par contre d’autres ne supportent pas. Par exemple quand certaines prennent le dépôt elles peuvent faire des saignements internes menstruels de temps à autres, d’autres la menoré c’est à dire qu’elle fait trois mois sans voir ses règles. Le jour qu’elle arrêtera, les règles vont reprendre et elle va concevoir. Il y’a aussi des femmes qui ont des douleurs ou qui saignent et reviennent après nous dire qu’elles ne supportent pas. L’implant aussi il en a quant-elles prennent, elles ne voient pas les règles c’est ce qui leurs poussent à revenir au centre pour dire que le produit là ça ne va pas. Mais que ça soit le dépôt, l’implant ou les méthodes il y a un produit pour arrêter le saignement » .

Plus loin elle indique que la planification familiale (PF) ne peut entraîner une infertilité chez la femme. Au contraire dit- elle cela évite aux jeunes filles les grossesses non désirées.
» Une fille que ce soit celle qui a fait un enfant ou pas, la PF ne peut pas avoir des conséquences sur elle. Au contraire ça aide les jeunes filles à éviter les grossesses non désirées. Mais quand une femme contracte une infection comme une IST, ou a une malformation de l’organe interne par exemple, Lorsqu’elle arrête la contraception et que dans son foyer elle n’arrive pas à faire d’enfant elle va accuser la planification alors que la cause de sa stérilité était déjà là ».

Poursuivant son intervention, elle précise que la planification ne va jamais entraver la conception : » Quand tu traites un cas de stérilité d’un utérus infantile par exemple il suffit de la soumettre à la progestérone pendant trois mois elle peut concevoir après. J’ai traité une jeune femme qui a fait cinq ans de mariage sans enfant aujourd’hui elle a son enfant en main ».
A la question de savoir comment mettre fin aux rumeurs. Dr yo estime qu’il est nécessaire de sensibiliser la population sur les multiples avantages de la planification familiale avec un accent particulier sur les effets indésirables qu’on peut prendre en charge et tirer les bienfaits de la PF.
Elle invite également les femmes et filles qui veulent se planifier d’aller dans les centres appropriés où elles auront plus informations.

Maimouna Bangoura

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