Ouverture hier jeudi à Conakry de l’<< atelier régional de validation du document de projet gestion intégrée des ressources naturelles et en eau du bassin versant du Koliba - Corubal (PGIRE - KC) >>. Cet atelier qui réunit pendant deux (2) jours plusieurs experts du domaine de l’environnement et des ressources en eau, consiste à valider le document de projet relatif au bassin Koliba-Corubal que partage la Guinée et la Guinée Bissau.
Lancé à Conakry il ya sept (7) mois par l’union Internationale pour la Conservation de la nature (UICN) en collaboration avec l’organisation pour la mise en valeur du Fleuve Gambie (OMVG) comme agent d’exécution, les rapports du document de « projet gestion intégrée des ressources naturelles et en eau du bassin versant du Koliba – Corubal » feront ces 03 et 04 mars l’objet de
validation. D’après M. Aliou FAYE, Directeur régional de l’UICN, « il s’agira surtout de passer au peigne fin tout ce qui a été collecté comme information, rassemblé et traduit par l’équipe des consultants en termes d’objectifs, de résultats, de plans et de démonstration, de vision et de gouvernance entre autres ». Remerciant les Gouvernements de Guinée et de Guinée Bissau pour l’appui technique institutionnel durant le processus de formation, il souligne que ce type de projet contribue à la cohabitation, au raffermissement des relations entre les deux pays en matière de coopération hydrique particulièrement.
<< L'objectif défini par les 2 pays était de faire face ensemble aux graves problèmes de changements climatique des écosystèmes, de baisse des ressources naturelles et hydriques et surtout de la capacité des milliers de personnes qui vivent dans le bassin à s'adapter aux différents bouleversements dont je viens de citer. Le projet Koliba - Corubal consiste donc de façon concerté et participative à mettre en place des instruments politiques institutionnelles, techniques juridiques de gouvernance durable et partagée des ressources naturelles du bassin du koliba - Corubal. Ce projet dont nous validons vise également le devoppement humain en mettant en place des activités de développement durable permettant aux populations vivant dans le bassin de sortir des affres de la pauvreté, notamment par la mobilisation des ressources en eau, le développement de l' agropastoralisme et la promotion d'activités génératrices de revenus >>, a-t-il expliqué.
Pour M.Guillermo Da Costa, représentant du Ministère de l’environnement, du développement durable et de la biodiversité de la Guinée-Bissau, ce projet est très important pour son pays, car le Corubal est le fleuve de l’eau douce le plus important pour la Guinée Bissau et vu la raréfaction de l’eau douce dans le monde et en Afrique, le futur de la Guinée Bissau va être joué dans ce contexte << Ca va nous permettre de travailler dans la résilience avec les facteurs d'adaptation et d'atténuation. « La validation de ce projet est très importante pour nous. Ça va permettre de renforcer la synergie entre nos deux pays... ». Il a dans le même cadre, invité les autorités nationales des deux pays à tout mettre en œuvre, pour que cet accord d'une importance « capitale » à la gestion des deux (2) projets, respecte la gestion durable des ressources naturelles et en eau, pour qu'on puisse en disposer de façon pérenne et durable pour nous tous et nos enfants, a-t-il suggéré.
Présidant la cérémonie d'ouverture de l'atelier, Hadja Safiatou Diallo, secrétaire Générale du Ministère de l'environnement et du développement durable, a remercié les partenaires notamment le Fonds Mondial de l'Environnement (FEM) avant de lancer une invite aux participants en ces termes : << Cet atelier qui nous réunit pendant ces deux jours est l'occasion pour vous techniciens de faire une revue critique du document de projet, de formuler des suggestions et recommandations pour l'enrichir et obtenir, par la validation, un consensus sur le contenu dudit document en vue de répondre aux enjeux réels des deux pays et de leur peuple. Je me réjouis déjà de cette approche participative qui a caractérisé le processus de formulation du document de projet à travers la participation de tous les chainons (local et central) aux différentes instances d'échange et de réflexion. C'est pourquoi, tout en engageant à nouveau les services compétents de la République de Guinée, je vous exhorte et vous invite à une analyse approfondie des résultats qui vous seront présentés au cours de cette rencontre dans l'intérêt supérieur de nos deux peuples. >>, à -t-elle déclaré.
Participant à ce projet depuis son lancement, Jean Louis Sanka, chef de programmes de l’UICN en Guinée Bissau est revenu sur l’importance d’un tel document de projet. << Nous sommes partis du constat que vous avez là une ressource importante en eau douce qui peut sous tendre l'agriculture mais toute cette biodiversité qu'on retrouve autour du bassin versant d'un côté mais que de l'autre côté, il n'y avait ni instrument juridique, coopératif entre les deux pays mis à part un draft de projet de gestion intégrée et partagée entre les 2 et élaboré en 1978 et qui n'a jamais été finalisé. D'autre part, nous avons aussi dans la même zone constatée une augmentation de la population, l'intensification des activités qui contribuent avec les changements climatiques à une dégradation des ressources naturelles en eau en quantité et en qualité. Donc il était urgent d'avoir un projet qui va élaborer, finaliser un cadre coopératif, juridique, institutionnel de coopération parce que sans ce cadre, vous ne pouvez pas gérer cette ressource importante entre les 2 pays >>, a-t-il indiqué.
Il faut noter enfin, que deux grandes composantes sont visées : une relative à la gestion durable des ressources et la seconde, sur les conditions de vie des populations à travers des activités génératrices de revenus.
Elisabeth GUI pour www.radioenvironementguinee.org