Dans le cadre de la préservation des ressources en eau du massif du fouta djallon, Une mission du bureau sous régional de la FAO a effectué jeudi 30 mai 2024, une visite à Hore Dima, dans la commune rurale de Tountouroun. L’objectif de la mission était de « renforcer le plaidoyer sur l’importance d’un appui amélioré et adapté à la gestion des ressources naturelles dans le massif du Fouta Djallon…». Docteur Robert Gouantoueu Gueï, Directeur sous régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest
à au nom de la délégation, remercié les populations de Hore Dima pour l’accueil chaleureux avant de décliner l’objectif de la mission. << Je voudrais au nom de la délégation vous remercier sincèrement pour l’accueil que vous nous réservez ce soir. Nous sommes là Parce que vous, populations guinéennes en général et celles de Tountouroun en particulier, vous vous occupez d’un bien qui est commun à toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà. Il s’agit des fleuves, qui commencent chez vous ici au niveau des têtes de sources. Et c’est donc pour ces eaux que nous sommes là pour discuter et vous écoutez afin de voir comment est-ce que vous vous occupez de ces sources. Quels sont les problèmes qui sont là et comment est-ce que nous pourrons travailler ensemble pour les résoudre. La tête de source que nous allons visiter donne naissance à un grand fleuve qui s’appelle le fleuve Gambie. Il y’a des milliers de personnes qui vivent grâce à ce fleuve, soit en matière d’agriculture, d’énergie, de pêche etc… Donc c’est vous qui rendez service à beaucoup d’africains en vous occupant de cette tête de source. Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le niveau de l’eau dans ce fleuve est entrain de diminuer et c’est une mauvaise nouvelle pour nous tous. Avant il y avait beaucoup de forêts et ces forêts ont disparu progressivement, occasionnant des effets comme le réchauffement climatique qui sévit aujourd’hui dans cette région. Tout ceci fait que le climat change au niveau du massif du Fouta Djallon et cela joue sur les ressources naturelles qui sont dans le sous-sol. C’est ce message que nous venons transmettre et ensuite vous écouter pour nous dire ce que vous en pensez. Nous allons voir ensuite avec l’aide et l’implication des autorités guinéennes et celles de la communauté internationale, comment vous appuyez pour qu’on puisse inverser cette tendance. Je vais donc vous inviter à écouter les autorités locales, des eaux et forêts bref, l’ensemble des parties prenantes et tous les acteurs concernés. >> a-t-il mentionné.
Pour sa part, M. Abdoulaye Mar Dieye, Coordinateur spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le développement au Sahel, a exprimé sa gratitude, avant de faire cas d’un paradoxe. << Aujourd’hui j’ai un sentiment de gratitude et de remerciement Parce que j’ignorais d’où vient l’eau qui est utilisée au Sénégal jusqu’en Gambie. Je vais aussi faire cas d’un problème de justice. Quand vous voyez le fleuve Sénégal, Gambie et Niger on investit beaucoup en aval mais pas en amont. Quand je vois la dégradation dans la région, le manque d’activités génératrices de revenus, je dis que ce n’est pas juste. Pour une question de justice sociale, il faut qu’on investisse collectivement dans le massif du Fouta djallon, que l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest et du monde vienne investir ici, car nos vies en dépendent. C’est un paradoxe de constater ici qu’à la source du fleuve qu’il n’a pas d’eau. C’est une anomalie qu’il faut corriger je trouve. Ceci permettrait également aux communautés de ne pas dégrader l’environnement si des activités économiques sont présentes. >>.
Réaction de madame la Commisaire de la cedeao chargée des questions économiques et de l’agriculture.
Pour sa part, toujours dans les interventions, il est ensuite revenu à Madame Massandje Touré Listé
de s’exprimer sur l’importance de cette visite en ces termes << nous sommes là dans le cadre d’une mission qui vient pour la préservation du massif du Foutah djallon. Le massif du Foutah djallon vous le savez est le Château d’Eau de l’Afrique et ce château abreuve tous les pays de la CEDEAO. Nos partenaires qui sont sur place nous alertent sur une surexploitation du massif. L’eau se raréfie et si elle se raréfie c’est non seulement la vie des populations locales qui est en danger mais c’est aussi les 400 millions de personnes au niveau de la CEDEAO qui sont menacés. C’était donc important qu’on puisse venir avec les autorités guinéennes, avec les communautés locales et l’ensemble des partenaires pour poser le diagnostic et voir ce qu’on peut faire pour préserver ce joyau. Nous avons été émerveillés par la puissance de Dieu à cet endroit sincèrement. Quand on regarde son pendant en Gambie qui est pratiquement une mer interne on ne peut que rendre gloire à Dieu. Il nous revient de s’encourager les uns et les autres et à tout mettre en œuvre pour préserver ce genre de richesse que nous avons en Afrique de l’Ouest. >> a t’elle fait savoir.
Une visite appréciée par les communautés riveraines. C’est le cas de Madame Diallo Ousmane qui a au nom des
femmes de Hore Dima, formulé quelques doléances « Nous vous souhaitons la bienvenue et nous sommes contents à plus d’un titre de votre présence ici. Il y’a certaines doléances que les femmes m’ont chargées de vous transmettre. Nous sommes organisées en groupement et nous cultivons de la pomme de terre, la tomate, la laitue, les carottes, le persil, le chou et des aubergines aussi. Malheureusement quand nous cultivons, les animaux et des termites viennent détruire tout. Nous sollicitons auprès de vous, des moyens pour clôturer nos jardins. Nous voulons aussi des forages pour réduire le calvaire que nous rencontrons pendant la saison sèche >> a-t-elle conclut.
A préciser que cette visite s’est achevée par une activité de reboisement au niveau de la tête de source du fleuve Gambie a Hore Dima, une manière de préserver la ressource.
Pour mémoire le fleuve gambie prend sa source à Labé en moyenne guinée, il est long de 1 130 km, dont 500 km sont navigables. Il traverse quatre (4) pays à savoir, la Guinée Bissau, le Sénégal, la Gambie et la République de Guinée.
Aïcha DIALLO envoyée spéciale