Parmi les espèces fauniques de mer, il existe ceux qui, par leur présence, permettent de savoir « le bon état écologique du milieu ». Ce sont les oiseaux d’eau dont il est question.

Pour tout savoir sur ces espèces, les textes de lois qui les protègent, mais également leur importance économique, sociale, et écologique dans notre vie, nous avons rencontré le Colonel

  Abdoulaye N’DIAYE expert des écosystèmes humides et aquatiques au Sénégal.

Colonel Abdoulaye N’DIAYE, qu’appelle-t-on oiseaux d’eau et où vivent-ils ? et quelle est leur importance ?

Les oiseaux d’eaux sont des espèces fauniques qu’on retrouve dans l’espace marin qui sont inféodés aux zones humides. Ce sont des bio-indicateurs qui permettent de voir le bon état écologique d’un espace. Ce sont des espèces par contre vulnérables, dont dépendent des systèmes économiques, écologiques, culturels, qui doivent être connus et protéger.

Ce sont des espèces qui ne supportent pas de vivre dans des lieux, perturbés, insalubres ou pollués et donc, lorsqu’on les trouve quelque part, c’est que le fonctionnement écologique et biologique de ces espaces sont bien portants, c’est-à-dire que la biodiversité est en bon état et que le milieu joue aussi bien son rôle sur le plan de l’écosystème.

  En termes d’exemples, on peut citer la sarcelle d’été, le canard européen, il y’a les cigognes, les criquets pèlerins qui ne sont pas par contre bons pour les récoltes.

Sur le plan économique, les populations du nord, les touristes viennent voir ces espèces, leur comportements, vous savez quand la température est mauvaise, lorsqu’il fait froid en Europe par exemple, il y’a des chercheurs, mais aussi des touristes qui suivent ces oiseaux, pour le plaisir de vivre et d’être en harmonie avec la nature. Et évidemment que ça rapporte économiquement.

On attend souvent parler de zones humides habitats naturels de ces espèces, dites-nous ce que s’est ?

Ce sont des espaces d’une grande importance mais qui ne couvrent que 6% de la surface terrestre mondiale. 30% de toute l’eau douce est stockée dans des zones humides, et surtout 1 milliard de personnes dépendent directement des zones humides. Ces espaces permettent entre autre, la maîtrise des crues de l’eau venant des bassins versants qui est stocké dans les zones humides évitant d’inonder les habitats environnements. Voilà un peu ce que je peux répondre à ce niveau.

Pouvez-vous nous citer quelques conventions qui protègent ces espèces ?

Effectivement nos Etats africains ont signé des accords et conventions comme la convention de Bonn, qui concerne les oiseaux migratoires d’eau et d’autres types d’oiseaux, il y’a aussi la convention de Washington. Mais également, la convention sur la diversité biologique, sur le changement climatique et de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale.

Au niveau national aussi, on peut citer le code de l’environnement, de la faune etc… Mais encore que l’application de ces textes pose problème dans nos pays.

Aujourd’hui on voit que ces espèces sont menacées en dépit de ces textes et des efforts de certaines institutions et acteurs de la société civile, que faut-il faire ?

Oui vous avez raison, en effet plusieurs facteurs entrent en jeu. Il s’agit par exemple de la rareté des ressources, le développement des infrastructures notamment hôtelières, la démographie galopante, avec les habitats qui ne sont pas extensibles, les champs agricoles, la pollution ou encore le changement climatique dont les effets ne sont plus à démontrer. L’un dans l’autre, ce sont des facteurs de dégradation qui peuvent affecter ces espèces. Il y’a par conséquent, un grand effort à déployer aussi sur le quota de chasse, la limite à exploiter pendant les périodes de chasse. Donc il y’a des efforts de sensibilisation à faire pour protéger ces habitats et ces espèces, et au niveau des Etats et au niveau des populations en général.

Vous n’avez pas cité les médias, n’ont-ils pas de rôle à jouer pour la préservation justement de ces espèces?

Les médias ont un grand rôle pour préserver ces espèces menacées, il faut le dire. Ils doivent être des partenaires des Etats, des institutions et de la société civile, ils doivent informer, éduquer sensibiliser les populations. Rencontrer les acteurs clés avec des termes simples et accessibles pour une large compréhension du public, c’est cela votre travail.

Les populations riveraines aussi ?

Bien entendu, ce sont elles qui vivent avec ces espèces, et donc, elles doivent être des gardiennes de notre biodiversité. Je crois qu’il faut aussi miser sur les générations montantes, je pense à l’éducation relative à l’environnement en milieu scolaire. Cela pourrait vraiment aider. Ensuite je pense qu’il faut trouver des activités pour ces communautés riveraines, parce que ce qui est claire, c’est qu’on ne peut pas se passer de ces ressources marines, mais il faut les exploiter de manière rationnelle et durable. Pour cela, il faut trouver des activités génératrices de revenus pour ces populations afin qu’elles ne continuent pas d’agresser ces espaces.

Un entretien réalisé à Saly au Sénégal par Idiatou CAMARA.

 

 

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