La communauté internationale célèbre ce 08 juin la journée mondiale des océans. « L’innovation au service d’un océan durable » est le thème de cette année. Une célébration qui intervient dans un contexte d’agressions et de menaces sur ces espaces naturels.
Cependant les océans sont très importants dans la vie et la préservation des écosystèmes comme le précise ici le Directeur Général du Milieu Marin et des Zones Côtières au Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts.
Une journée internationale de l’océan est comme toute autre journée mondiale, parmi lesquelles la Journée mondiale de l’environnement célébrée le 05 juin, ou de la forêt le 23 Mars au lendemain de celle dédiée à l’eau le 22 mars de chaque année.

Ce sont des journées qui visent à faire des sensibilisations, des plaidoyers, et à mettre un accent particulier sur des problématiques environnementales spécifiques dans ces espaces naturels. Des problématiques liées à l’Océan, qui pour rappel, constituent des préoccupations permanentes et mondiales.
A l’occasion de cette célébration radio environnement est allée à la rencontre du Directeur Général du Milieu et des Zones Côtières au Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Mohamed Lamine Sidibé.
Avec lui il est question de plusieurs sujets dont l’importance des océans, des défis et enjeux mais surtout de la préservation avec toutes les menaces et agressions sur ces derniers.
M.SIDIBE merci de nous accorder cet entretien via internet à cause de la pandémie liée au coronavirus qui sévit dans le monde et en Guinée.

Dites-nous c’est quoi un océan et pourquoi sa protection est-elle nécessaire, j’allais dire indispensable à la vie des écosystèmes en général ?

L’océan occupe les 2/3 de la planète ; donc plus vaste que les continents. Son importance est immense et multiple. Beaucoup d’activités s’y déroulent notamment la pêche et l’aquaculture ; le transport maritime ; les énergies renouvelables ; le tourisme ; l’exploitation des fonds marins. Tout ceci représente ce que nous appelons aujourd’hui l’économie bleue.

Beaucoup estiment aujourd’hui que les océans sont menacés et agressés par les actions anthropiques. Que dites-vous en tant que spécialiste sur cette autre inquiétude ?

Du point de vue des impacts négatifs, tous les exutoires, c’est-à-dire les eaux de ruissellement, les caniveaux, les canalisations, débouchent, traités ou non, sur la mer. De ce fait, l’une des problématiques majeures actuelles est celle liée aux déchets marins. Les déchets plastiques sont particulièrement polluants, à cause de leur temps de dégradation, et leur persistance dans la nature, ainsi que leur grand volume et leur capacité à flotter.
Certains animaux marins confondent ces plastiques à leurs proies.
Il vous souviendra qu’en mars 2019, aux Philippines, une baleine est morte après avoir ingérée 40 kg de sacs plastiques. Les prévisions indiquent que d’ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons en mer si nous continuons à ce rythme.

Aussi, Si vous jetez une bouteille plastique en mer, par exemple, elle se décompose en formant des particules ; et ces particules forment d’autres microparticules ; et par conséquent, le problème est multiplié. Ces micros fragments sont directement avalés par des poissons et d’autres petits animaux marins. Par le phénomène de bioaccumulation, ces micros plastiques vont par la suite se concentrer au niveau de leur corps. Puisqu’ils ne mangent que des animaux pollués, ils deviennent eux-mêmes pollués. L’homme, en tant que consommateur final, retrouve tous ces contaminants dans nos assiettes.

Si les sources de pollution sont localisées, on constate que les effets n’ont pas de frontière. Puisque l’océan se comporte comme une sorte de vase communicant, reliant tous les continents, il faut des initiatives au niveau régional et international.Ainsi, il y a deux principales stratégies adoptées : une gestion au niveau local, c’est-à-dire mettre fin ou réduire les sources de pollution d’origine terrestre ;et gestion directe, qui s’attaque aux déchets qui sont déjà en mer.

On voit que les menaces sont réelles et dangereuses alors que faut-il faire pour préserver nos océans pour nous et pour les générations futures ?

C’est l’opportunité de dire aux citoyens que l’océan est à préserver. Il y a plus d’espèces vivantes dans l’océan que sur la terre ferme. Il nous procure alimentations et beaucoup de ressources économiques. Nous devons protéger ce milieu, en évitant d’y apporter nos surplus de polluants ; en sachant que la mer va nous retourner,tôt ou tard, tout ce que nous y rejetons. C’est donc dans notre intérêt commun de préserver ce bien partagé, qui nous lie au reste de l’humanité.

Un entretien réalisé par Idiatou CAMARA

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