Diplômé en génie informatique, concepteur et promoteur du bonnet traditionnel appelé Poutö, Mamadou Lamine Niakaté développe ce programme depuis 2003. Depuis lundi 31 octobre, il participe au salon des productions locales Label Guinée qui a pris fin ce dimanche 6 novembre à la Bluezone de Kaloum. Comme tous les autres participants, Mamadou Lamine Niakaté a donné son appréciation sur la qualité de l’organisation qui a duré une semaine.
« En fait, la foire ce n’est pas obligatoirement de vendre quelque chose, c’est aussi un lieu où tu te crées des relations. Depuis qu’on est là on a échangé avec beaucoup d’institutions, avec beaucoup de personnalités, on a exposé nos produits. Je profite de cette occasion pour dire merci d’abord à Label Guinée pour avoir organisé cette deuxième édition pour magnifier le made in Guinée, pour valoriser le savoir traditionnel guinéen ».
Historiquement, le bonnet Poutö ou Poutörou, comme l’appelle le promoteur, est un patrimoine vestimentaire de la communauté peulh. Son apparition remonte depuis plusieurs années comme le rappelle par ailleurs notre interlocuteur.
« D’abord le Foutah est fondé en 1725. Les Etats du Foutah théocratique étaient subdivisés en neuf Diwé ou provinces : il y a Timbo la capitale politique ; Fougoumba la capitale religieuse, Timbi touni, Fodé hadji, Konladhè, Kébaly, Labé, Bouria et Koï. Maintenant ce bonnet a été imposé systématiquement pour représenter les neuf Diwé de Foutah Diallon ».
Le jeune promoteur a une corde à son centre, celle d’élargir son programme vers d’autres jeunes en vue de conserver le savoir faire communautaire. C‘est pourquoi il lance un appel aux autorités en ces termes : « En ce qui concerne le bonnet Poutö par exemple, on veut des centres de formation pour en apprendre à beaucoup de jeunes pour ne pas que le programme disparaisse. Donc à travers les foires ou les salons comme Label Guinée par exemple ça nous aide à créer des relations au niveau national et international ».
A travers son constat personnel, Mamadou Lamine Niakaté propose que la prochaine édition soit plus améliorée que celle-ci. Il ajoute : « Le premier constat que j’ai fait, c’est d’abord la chaleur. Ils n’ont qu’à arranger bien les stands. Deuxièmement, ils n’ont qu’à faire de telle sorte que les visiteurs qui viennent, qu’ils soient directeurs ou ministres, qu’ils se rendent dans les stands. Je vois beaucoup de personnes passées ici, d’autres ne viennent même pas. C’est cela mon constat. Mais dans l’ensemble nous devons valoriser le savoir faire traditionnel guinéen, c’est quelque qui est magnifique », conclut-il.
Sylla Youn, pour radioenvironnementguinee.org