La communauté internationale vient de célébrer la journée internationale de l’audition, en Guinée la journée a été marquée le 9 Mars dernier par des séries de consultations gratuites dans certaines écoles privées de la capitale et de la sensibilisation dans certains centres de santé et hôpitaux de la place.
La situation en Guinée, selon les statistiques ne réjouissent pas les spécialistes en ORL. C’est pourquoi professeur Abdoulaye Keïta attire l’attention des autorités sur la couverture sanitaire de la population en particulier en ce qui concerne celle des malentendants.
Cette année le thème est «vérifier votre audition». Une thématique appréciée par le Professeur Abdoulaye Keïta car, selon lui c’est une occasion qui permet de dépister très tôt les anomalies qui peuvent survenir sur les systèmes qui assurent l’audition. « L’audition est assurée par l’oreille (organe de l’œil) qui peut être atteint par plusieurs pathologies et affections. Elle peut parfois être la conséquence d’autres pathologies d’ordre général telles que le diabète, le vieillissement. D’où l’intérêt de vérifier son audition car c’est un baromètre de la société qui sert de communication ».
Professeur Abdoulaye Keïta affirme que les statistiques au niveau de sa structure hospitalière montrent que 20% des personnes qui ont des problèmes d’audition, ne consultent pas directement les ORL pour que leur problème soit diagnostiqué à temps. Sur les 20% c’est seulement 5% qui viennent pour une préoccupation d’audition. Ce qui veut dire qu’il ya un grand écart entre ceux qui ont besoin d’entendre et ceux qui sollicitent des moyens ou méthodes pour mieux entendre.
Les otites répétitives ou la méningite peuvent entrainer la perte de l’audition. Il en n’est de même pour les antibiotiques utilisés dans le traitement de certaines infections qui ont des conséquences néfastes sur l’appareil auditif. Pourtant 60% des maladies ou affections sont évitables soutient Pr Keïta. Il ajoute que « tout le monde est exposé au déficit auditif mais le taux chez les enfants est plus élevé. Dans son cabinet, 35% des enfants admis en consultation ont un problème d’oreille et parmi eux 15% ont un problème d’audition.
En matière de prévention, il conseille de lutter contre les infections de l’oreille, en faisant un dépistage systématique de la surdité dès la naissance malgré qu’un tel programme n’existe pas encore en Guinée. « Comme pour le moment ce programme n’existe pas chez nous, à chaque fois qu’on n’a une douleur au niveau de l’oreille, un écoulement de liquide, du sang, des vertiges ou bourdonnement d’oreille, il faut consulter pour prendre rapidement en charge les affectations graves qui peuvent atteindre l’audition ». Dans la prévention toujours, Pr Keïta recommande les appareils auditifs malgré leur coût pour ceux qui en ont besoin une fois déclaré. D’où son cri de cœur pour une couverture sanitaire universelle notamment pour les malentendants.
Maimouna Bangoura