Résurgence d’Ebola en Guinée: les ministres de la santé des pays frontaliers de la Guinée se réunissent à Conakry.

Ce mardi, les ministres de la santé du Mali, de la Sierra Leone, du Libéria, de la Côte d’ivoire et de la Guinée se sont réunis dans un hôtel de la place à Conakry. Objectif: discuter de la résurgence de la maladie à virus Ebola en Guinée forestière mais également des voies et moyens pour mettre fin au déploiement du virus dans le pays.


C’est le 14 février 2021 que le virus Ebola a refait surface à Gouecké dans la région forestière. Depuis, le gouvernement guinéen n’a cessé de mettre en place des moyens de riposte pour bouter le virus hors du pays. La dernière action remonte à la vaccination des cas suspects d’Ebola ainsi que les malades et leur entourage.
Toujours dans la même logique, les ministres de la santé de la Guinée et ceux des pays voisins ont eu une concertation ce 02 mars. Durant toute la journée, les discussions après le visionnage d’une vidéo sur la situation du virus en Guinée forestière ont tourné sur comment mutualiser les efforts pour faire face au virus Ebola.
Le 1er ministre Kassory Fofana prenant la parole a rappelé la douloureuse expérience de 2014 à 2015 que le pays a vécu, situation qui a offert une certaine capacité d’anticipation et de résilience.《Nous sommes aujourd’hui confronté à une nouvelle situation épidémiologique qui requiert une synergie d’actions de tous les partenaires bi et multilatéraux car la maladie n’a pas de frontières et son risque de résurgence n’est jamais nul. Il est heureux de noter que avec l’appui de nos partenaires cette fois, nous sommes mieux préparés… cette fois nous ne subissons pas l’épidémie, nous faisons face à l’épidémie. Il y’a une grande différence》, a-t-il déclaré. Selon lui, en plus d’échanger sur les meilleures pratiques sur la prévention et gestion des situations durgence sanitaires dans les pays respectifs, il reviendra à la Guinée d’assurer l’application des recommandations pertinentes issus de cette rencontre pour renforcer la sécurité sanitaire.
De son côté, le ministre de la santé guinéen Rémy Lamah a fait savoir que cette rencontre va permettre de sortir un plan d’action commun afin de faire front commun contre le virus.《Comme nous partageons les même frontières, il est question que nous nous retrouvions pour conjuguer les efforts pour voir dans quelles mesures nous pouvons ensemble lutter contre cette épidémie… C’est cette réunion qui nous réunit ce matin avec nos partenaires techniques et financiers et nous espérons que les recommandations qui vont être faites, les différents pays concernés prendront les mesures qui sont en la matière afin de rompre la chaîne de contamination et en finir avec cette épidémie》, explique le ministre.
Comme toujours, l’OMS a réaffirmé son soutien à la Guinée et à ses voisins dans la lutte contre cette épidémie, surtout qu’elle juge que le pays est mieux préparé à l’affronter. Pour elle, les dernières innovations et avancées scientifiques au cours des dernières épidémies ont permis d’obtenir des outils et bonnes pratiques qu’il convient de partager au plus tôt vu l’affaiblissement des systèmes sanitaires des pays avec l’arrivée de la covid-19.
Citant les actions menées ainsi que les résultats obtenus avec leur aide, l’OMS a fait savoir cette réunion interministérielle devrait compléter cett arsenal.《Il est en effet urgent d’adopter une approche régionale permettant le partage de l’information de surveillance, les stratégies de vaccination et de prise en charge des cas dans la zone frontalière, l’approvisionnement des intrants dans un contexte de pandémie… Nous voulons vous aider à vous préparer à détecter les cas d’Ebola, à mener les enquêtes nécessaires et à prendre en charge les malades: cela implique de garantir l’accès à un laboratoire qualifié de diagnostic d’Ebola, et le cas échéant, de prendre en change les voyageurs en provenance des zones de transmission active qui arrivent dans les aéroports internationaux ou aux principaux points de passage des frontières terrestres avec une fièvre inexpliquée. Nous voulons aussi vous accompagner à renforcer les systèmes de santé pour répondre aux urgences sanitaires a moyen et à long terme》, a affirmé le représentant de l’organisation lors de cette rencontre, Abdoul Salamanque Dieng.
A la date du 28 février 2021, il existait 13 cas confirmés et 4 cas probables enregistrés, 7 contacts suivis devenus positifs et 7 décès dont 4 cas probables et 3 confirmés. A date, 528 personnes sont en cours de suivis et plus 1050 personnes ont été vaccinés ( contacts, contacts des contacts et contacts probables). Alors que d’autres doses de vaccins pourraient arriver, le ministre Rémy Lamah a exhorté les populations à la prévention, le respect de l’hygiène des mains et la signalisation de tous les cas de décès communautaires pour procéder à un enterrement sécurisé.
Elisabeth Zézé Guilavogui pour radioenvironnementguinee.

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