Chaque 19 novembre, le monde célèbre la journée mondiale des toilettes est célébrée. En Guinée, même si la journée est méconnue, plusieurs acteurs du monde de l’assainissement et de l’environnement mettent en œuvre de nombreuses actions pour sensibiliser populations, autorités et société civile sur la nécessité d’avoir accès à des installations sanitaires de qualité. C’est le cas de La Guinéenne de Toilettes (LGN). Nous avons rencontré sa Directrice Générale, Mme Halimatou Diallo, un entretien à bâtons rompus que nous vous invitons à suivre.
Radioenvironnementguinee : Pouvez-vous présenter La Guinéenne de Toilettes GN (LGTGN) et votre rôle en tant que Directrice Générale ?
Je vous remercie pour cette opportunité. La Guinéenne de Toilettes est une entreprise spécialisée dans le domaine de l’assainissement en Guinée. En tant que Directrice Générale, je m’assure que notre mission d’améliorer les conditions sanitaires de la population guinéenne est réalisée avec succès, surtout avec les solutions innovantes et durables.
Quelles sont les missions et activités réalisées à date par votre entreprise dans le domaine de l’assainissement ?
Nous proposons des technologies modernes. Nous collectons aussi les déchets liquides et ménagers et nous construisons des latrines et sensibilisons la communauté à l’importance de l’hygiène.
Pourquoi est-ce important de célébrer la Journée mondiale des toilettes ?
30% de la population guinéenne n’a toujours pas accès à des infrastructures sanitaires adéquates. Donc la journée mondiale des toilettes est une occasion importante pour sensibiliser sur l’accès aux installations sanitaires. En plus, cela nous permet d’attirer beaucoup plus d’attention sur les défis de l’hygiène et de santé publique.
Quel impact cette sensibilisation peut-elle avoir en Guinée ?
Cette sensibilisation peut avoir beaucoup d’impact. Ça nous permet d’attirer l’attention sur les défis de l’hygiène publique et de parler de la santé et de l’Hygiène Publique. Si par exemple il y’a des gens qui considèrent les toilettes que comme des infrastructures, il faut savoir que c’est pas qu’une question d’infrastructures, mais de priorité de santé publique et de pilier du développement durable.
Quelles sont, selon vous, les principales problématiques d’accès à l’assainissement en Guinée ?
Les principaux problèmes incluent le manque de latrines modernes, des infrastructures insuffisantes pour les personnes vulnérables, le manque de sensibilisation aux bonnes pratiques et le manque d’acceptation des solutions innovantes par les communautés.
Pouvez-vous nous parler des solutions SATO que vous développez. En quoi consistent-elles et pourquoi sont-elles innovantes ?
Les solutions SATO que nous promouvons sont des solutions qui améliorent l’hygiène des latrines. Ça empêche la prolifération des insectes, ça diminue les odeurs dans les latrines et demande l’utilisation de peu d’eau. En plus, ces solutions sont abordables, faciles à installer et à utiliser dans les milieux urbains et ruraux. Elles améliorent l’hygiène de la latrine. Ce sont des solutions aujourd’hui qui ont une meilleure hygiène pour les ménages.
Quels sont les avantages spécifiques de ces solutions pour les communautés en Guinée, notamment pour les ménages vulnérables et les établissements scolaires où le besoin est encore criard et pas toujours de qualité ?
Ces solutions ont assez davantage, surtout pour les édifices publics et les écoles, parce que l’école regroupe tout type de personnes. Ces solutions aujourd’hui améliorent la santé, la qualité de vie des enfants et des femmes.
Vous avez collaboré avec plusieurs ONGs  et organisations de la place. Pouvez-vous nous parler des initiatives marquantes ou des partenariats récents dans le domaine de l’assainissement ?
Nous collaborons avec des associations locales, comme l’association des vidangeur de Guinée. Nous collaborons aussi avec la Direction Nationale de l’Assainissement et du Cadre de Vie, certaines communes de la ville de Conakry et des groupements qui évoluent à l’intérieur du pays. Nous continuons aussi à intéresser plus de parties prenantes pour qu’on puisse s’unir et qu’il y ait un impact positif sur la population guinéenne.
Nous faisons plusieurs actions sur le terrain en commun. Cela dépend du partenariat qui nous lie avec le partenaire. Avec la commune de Matam par exemple, nous avons installé un prototype de SATO dans un ménage qui a impacté la vie de plus de 200 personnes. C’est un ménage où on rencontre tout ypes de personnes. Il y’a la commune de Sonfonia qui a réhabilité des toilettes de l’école publique de Sonfonia en intégrant les solutions SATO. Et plusieurs ménages aujourd’hui s’intéressent aux solutions SATO, les achètent et améliorent eux-mêmes leurs latrines à travers nos solutions.
Comment travaillez-vous avec les acteurs locaux pour sensibiliser et améliorer l’accès aux solutions sanitaires ?
Nous avons assez de programmes, par exemple la formation des agents communautaires et des campagnes de sensibilisation. Nous travaillons avec tous ces acteurs pour garantir l’adoption des nouvelles technologies sanitaires.
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans la promotion de solutions d’assainissement accessibles et durables ?
Il y’en a plusieurs. Mais le défi le plus marquant, c’est le manque de soutien du secteur privé dans ce type d’initiatives. En plus, les infrastructures ne sont vraiment pas adaptées et la sensibilisation des communautés aussi est insuffisante. Nous ne pouvons pas rester là en tant que secteur privé. Il faut qu’on s’associe avec les parties prenantes pour que la sensibilisation aie un impact réel.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur de l’assainissement en Guinée dans les années à venir ?
Je vois que le secteur évolue avec plus d’innovations, et une meilleure coordination entre les acteurs pourrait avoir plus de solutions futures sur le problème d’assainissement en Guinée. Si les acteurs collaborent, je pense qu’il y aura vraiment l’impact recherché.
Quelle est votre vision pour votre entreprise dans ce cadre ?
La Guinéenne de Toilettes aujourd’hui a pour mission de promouvoir et de proposer des solutions durables et accessibles pour tous.
Quel message aimeriez-vous transmettre aux citoyens, aux autorités et aux acteurs privés concernant l’importance d’un accès équitable et durable aux toilettes ?
Je lance un appel aux autorités, aux partenaires techniques et financiers, à la société civile, au secteur privé, aux médias et aux communautés à s’unir et à porter la même voix, pour trouver des solutions réelles à cette problématique.
Comment les populations peuvent-elles elles-mêmes contribuer à améliorer l’assainissement dans leurs communautés ?
Les populations aujourd’hui restent un maillon important sur l’amélioration des conditions sanitaires en Guinée. Parce que les populations doivent accepter de changer de comportement. Ces populations aujourd’hui doivent intégrer l’assainissement dans leurs vies quotidiennes.
Avez-vous des projets ou des actions spécifiques prévues pour cette Journée mondiale des toilettes ?
La Guinéenne de Toilettes, en collaboration avec l’association des vidangeurs de Guinée va organiser la journée mondiale des toilettes le 12 décembre 2024 dans la commune de Ratoma, à l’école primaire publique de Koloma Soloprimo, où plusieurs actions doivent être menées. Il y’a la sensibilisation à l’importance d’accès aux installations sanitaires, la démonstration des solutions SATO et des échanges avec les parties prenantes qui seront invités à cette activité pour trouver des solutions futures à cette problématique.
Comment espérez-vous mobiliser davantage d’acteurs pour soutenir l’accès universel aux installations sanitaires ?
Nous comptons aller vers eux, essayer de les convaincre et les sensibiliser pour qu’on puisse s’unir. Nous allons aussi faciliter l’accès à nous secteur privé, nous soutenir pour nos initiatives et nous accompagner à développer le secteur.
Votre mot de la fin ?
L’assainissement n’est pas un tabou. Il suffit juste de communiquer là-dessus, d’échanger et d’accompagner les gens qui veulent faire de l’effort dans ce secteur pour qu’il y ait des solutions vraiment salutaires.
Propos recueillies par Elisabeth Zézé Guilavogui

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