La Guinée est ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest regorgeant de nombreuses merveilles naturelles qui impressionnent le visiteur et tous les amoureux de la nature qui y séjournent.
Dans la région du Fouta, par exemple, il existe plusieurs endroits magnifiques mais malheureusement inexploités ou à l’abandon. C’est le cas des chutes de kambadaga dans la sous-préfecture de Bourouwal tapè à une vingtaine de kilomètres du centre-ville de Pita, une préfecture située à plus de 300 kilomètres de la capitale Guinéenne.
Nous y avons fait un tour récemment. Je vous invite à suivre l’entretien que nous avons réalisé sur ce site paradisiaque avec notre guide du jour Boubacar BARRY, 
agriculteur vivant à Missidè, à quelques centaines de mètres de ces impressionnantes chutes d’eau.
Merci de nous accompagner pour cette petite visite, alors parlez de ce magnifique paysage, sa particularité ?
Vous avez raison de qualifier cet endroit de petit paradis. C’est impressionnant ce qu’on y voit, de magnifiques étangs d’eau, de la verdure à perte de vue, on a l’impression que c’est l’œuvre humaine, mais non, c’est naturelle. En bon croyant, on dirait même que c’est l’œuvre de Dieu notre créateur.
En général dites-nous les sites touristiques, pour le peu qui sont visités, sont fréquentés par des étrangers est-ce le cas pour kambadaga aussi ?
Tout le monde vient ici, les Guinéens, en provenance des préfectures voisines, mais oui vous avez raison de le mentionner, il y’a plus de touristes, des blancs qui viennent visiter. Mais il faut dire tout de même qu’il y’a aussi des africains qui viennent visiter cet endroit. Toutes les semaines, et particulièrement pendant les fêtes aussi, des gens viennent et restent pour contempler cette beauté naturelle unique.
Ces chutes naturelles, sont belles vous-même vous voyez mais malheureusement, elles ne sont pas exploitées, ne sont pas mises en valeur, ce qui est regrettable je trouve.
Dans ce cas, qu’avez-vous à dire aux autorités du département du Tourisme et des partenaires afin de changer cette situation qui pourrait aussi créer des emplois et vendre positivement l’image de votre préfecture ?
Nous souhaitons l’intervention des autorités nationales. Il faut rentabiliser ces sites, il y’en a beaucoup et de magnifiques à travers le pays. On pourrait y construire des restaurants, des campements, des abris pour les touristes. Mais pour cela, il faut d’abord désenclaver ce lieu, la route est impraticable, vous voyez ce n’est pas facile l’accès. Notre souhait c’est que l’Etat développe le secteur du tourisme, parce que ce sont des sources de revenus énormes pour le pays qu’il est en train de perdre pour l’instant. Ainsi, on pourra lutter contre le chômage des jeunes qui trouveront du travail sur place, au lieu d’aller mourir en méditerranée, comme on le voit impuissamment ces derniers temps avec ces nombreuses victimes qui auraient pu contribuer au développement du pays.
Cependant, tout n’est pas sombre ici, nous avons une école, un centre de santé, quelques forages, mais nous n’avons pas suffisamment d’enseignants dans cet établissement.
Vous êtes tous des agriculteurs, enfin presque, si on vous demandait comment se passe votre quotidien ici ?
Nous sommes des agriculteurs, la plupart, en effet, et nous avons des difficultés dans ce domaine. En ce qui concerne le changement climatique, nous avons remarqué qu’il ne pleut plus beaucoup, la chaleur croit de plus en plus, beaucoup ont d’ailleurs perdu leurs récoltes cette année à cause de la pluviométrie qui a baissé.
Concernant le couvert végétal, j’avoue que nous n’avons pas à rougir. Nous ne coupons pas n’importe comment les arbres, et les gens ont cette culture de ne pas salir n’importe où. Nous sensibilisons régulièrement et les populations sont conscientes que faire de la santé une priorité, c’est pour nous-mêmes et pas pour les autorités.
Concernant les femmes quelles sont les difficultés particulières auxquelles elles sont confrontées ?
En ce qui concerne les femmes, elles ont des difficultés particulières effectivement comme le problème d’engrais et d’eau pour le maraîchage. Il y’a également l’accès aux crédits qui est encore difficile, même s’il y’a des acquis qu’il ne faut pas négliger dans ce domaine.
Vous savez si les femmes sont autonomes et qu’elles travaillent comme les hommes, cela ne peut être que bénéfique pour la société toute entière. C’est quelque chose qui permettra surtout de lutter contre la pauvreté dans le pays, et ainsi promouvoir un développement harmonieux et durable auquel nous aspirons tous.
Un entretien réalisé sur les hauteurs de kambadaga à Pita par Idiatou CAMARA
