Antirétroviraux: par quel processus passer pour les obtenir?

Le monde a célébré hier 1er décembre la journée de lutte contre le VIH/SIDA.

Les patients atteints de ce virus ne cessent de passer par d’innombrables difficultés obtenir des antirétroviraux (ARV), produits efficaces pour réduire leur charge virale. Nous avons rencontré Dr Moïse GRAH, médecin clinicien spécialisé dans la prise en charge du VIH depuis 7 ans pour parler de ces différentes voies.
Radioenvironnementguinee: comment a t-on accès aux ARV?

Dr Moïse GRAH: il y’a un schéma qu’il faut suivre. D’abord, il faut être une personne vivant avec le VIH parceque les antirétroviraux ne sont admis qu’au personnes vivant avec le VIH. La personne doit d’abord faire un test de dépistage au détermine qui est un test sensible pour pouvoir dire si la personne a déjà le VIH et en plus d’avoir fait le test au détermine, un deuxième test de confirmation avec discrimination doit être fait. On l’appelle le test au bioline. C’est le bioline qui te dira si la personne a le VIH type I ou type II parce que les antirétroviraux sont donné aux patients en fonction de leur type de VIH. Donc quand le test est fait et que cest confirmé, le patient est éligible pour pouvoir recevoir les antirétroviraux via une structure spécialisée dans le domaine. Parceque la prise des antirétroviraux c’est pas seulement avaler des comprimés, il y’a un suivi biologique, pharmaceutique et psychologique du patient qui doit être fait.
Qu’entendez vous par VIH de type 1 et 2?
Le VIH de type 1 c’est un patient qui est atteint d’un virus représenté un peu partout dans le monde entier. Presque 90% sont atteints de type 1. C’est celui-là qui est le plus viral, qui détruit rapidement l’organisme. Le VIH de type 2 qui est le moins viral, qui affecte faiblement l’organisme, on le retrouve spécifiquement qu’en Afrique de l’Ouest précisément en Guinée-Bissau.
Est-ce possible pour un séropositif empêché d’obtenir des ARV par le biais d’un de ses parents ?
Oui, c’est possible. Un de ses parents peut juste aller prendre le médicament pour le lui envoyer.
C’est impossible d’obtenir des ARV si la personne n’est donc pas dans une structure ?
Ce n’est même pas conseillé. C’est faire l’automédication parce que si tu n’est pas suivi par une structure et que tu ne prends pas les médicaments selon les normes, c’est pas réglementé. Malheureusement, il y’a des gens qui le font mais ce n’est pas conventionnel.
Ces structures sont-elles médicales ou ce sont des associations qui luttent contre le VIH?
En Guinée, on peut parler de structure gouvernementale comme l’hôpital de Donka ou Ignace Deen qui dispose des ARV. Il y’a aussi des structures privées telles que les ONG qui donnent des ARV. C’est par exemple Dream, Solthis, Médecins Sans Frontières.
Comment passer par Dream par exemple pour obtenir des ARV pour les citoyens lambda ?
Il ya des personnes qui viennent volontairement puisque Dream est une structure de dépistage volontaire… Avant le dépistage, il y’a un tout petit conseil qu’on fait au patient avant de faire le retour lui faire savoir que si le test est positif, le centre est disposé à pouvoir le suivre sur le plan médical… Il y’a d’autres patients qui ont fait le dépistage dans un autre centre de santé qui ne fait pas de prise en charge et qui ont été référés par des médecins ou par des centres de santé au niveau de dream ou par un autre centre pour pouvoir faire le suivi VIH. Et une troisième personne c’est les femmes enceintes qui sont dépistées systématiquement et lorsqu’elle est dépistée à une maternité, c’est à cette maternité de référer la patiente dans une structure de son choix, soit dans une ONG ou dans une structure privée ou une structure du gouvernement.
Est ce que le dépistage, le réferement et l’accompagnement sont gratuits?
Au centre dream tout est gratuit pour ce que je sais. A MSF aussi, le dépistage et la prise en charge sont gratuits. Pour les autres structures je ne peux pas dire grand-chose mais logiquement ça devrait être gratuit selon ce que le programme national de lutte contre le SIDA annonce à la télé.
Votre mot de la fin?
Il faudrait vraiment sensibiliser la population. Malheureusement en Guinée, même si elle est sensibilisée, la population n’est pas vigilante dans les actes. Que les journalistes profitent de ce mois pour faire des campagnes dans les écoles, les marchés, les radios, partout ou c’est possible de sensibiliser la population sur la réalité du VIH. Malheureusement en Guinée, le taux de contamination augmente au lieu de diminuer alors que cest l’inverse dans d’autres pays. Il ne faut surtout pas oublier que toutes les structures, les centres sont ouverts pour les dépistages et la prise en charge.
Propos recueillis par Elisabeth Zézé Guilavogui pour www.radioenvironementguinee.org.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here