Au sortir d’un panel de discussion au cours du premier salon des « productions locales » initié par le journaliste Mohamed Banks BANGOURA sur l’entrepreneuriat féminin animé à Conakry, Madame Lamah Mariam Koulibaly s’est exprimée sur ses activités de transformation des produits locaux dans la cité de l’alumine à Fria.
Native de Fria et présidente de la coopérative ‘’Kondebily’’ dont la qualité de service fait l’unanimité de tous les Friakas, Madame Lamah Mariam Koulibaly exerce cette activité de transformation des produits depuis quelques années. Elle évolue notamment dans la culture maraichère, la transformation des légumes et fruits, le sirop, et la transformation du fonio de plusieurs façons.
C’était suite à la crise économique survenue dans la préfecture et conduit à la fermeture de l’usine Rusal pendant de nombreuses années que dame Mariam Koulibaly a eu l’envie de se lancer dans le monde entrepreneurial, particulièrement dans la transformation des mangues. Une expérience acquise mais insuffisante pour elle à partir de laquelle, elle a été approchée par l’une de ses sœurs.
« C’est pendant la fermeture de l’usine que j’ai essayé de me lancer dans la transformation des produits. En ce moment là où j’habite il y a tellement de manguiers et quand la saison arrive ça pourrissait, donc il faut parfois jeter. Comme je suis dans un groupe de femmes, je me suis dit mais pourquoi ne pas conserver ces mangue après la saison des mangues, après on pourra les manger ».
En ce moment, Madame Lamah Mariam Koulibaly n’était animé qu’une simple idée mais pas formation en transformation des produits. « Je n’avais pas la formation, j’ai essayé mais je n’ai pas pu faire la transformation. Alors du coup, je me suis lancée dans la culture maraichère. La première fois j’ai échoué, mais toujours je suis restée là. Et peu après, j’ai été approchée par une amie madame Bangoura qui m’a mise dans ses activités vue qu’elle déjà faisait la transformation, mais ce n’était pas trop professionnel par manque de formation ».
Quelques temps plus tard, Madame Lamah Mariam Koulibaly a bénéficié d’un programme de formation qui lui permettra de lancer activement ses activités. « En 2019, nous avons suivi une formation avec Intégra Guinée à la suite de ça nous avons commencé à produire de la confiture à Fria tel que le sirop. Suite à cela, il y a eu l’Agrobusiness excellence qui est basé à Kindia aussi est venu pour recruter des formatrices de groupement à Fria dans la transformation des produits agricoles. C’est ainsi qu’en 2018 j’ai créé ma coopérative Kondébily de Fria ».
Au-delà des produits qu’elle achète sur le marché, Mariam Koulibaly possède chez elle un jardin potager où elle se procure des matières premières pour alimenter sa production. Ce qui lui permet par ailleurs de faire une augmentation sur chiffres d’affaire.
« Il y a des produits que nous achetons sur le marché, surtout les produits saisonniers, tels que la mangue pour faire en confiture et en jus de mangue, ce qu’on appelle le nectar de mangue. La tomate pour faire la confiture de tomate. Je prends tout ça dans mon jardin. C’est pourquoi nous faisons la culture maraichère pour avoir facilement ces produits qui coûtent chers sur le marché, donc ça nous arrange pas ».
La grande partie de ses productions d’après elle est vendue sur place à Fria. Sauf quelques rares des clients viennent prendre avec elles pour vendre soit à Conakry ou à l’extérieur.
« Nous avons un restaurant africain qui se trouve à la maison des jeunes de Fria au centre ville qui est beaucoup fréquenté par des étrangers. Quand ils viennent pour manger, on profite pour leur montrer nos produits, une fois qu’ils essaient ils nous font des commandes. C’est ce qui nous permet parfois d’écouler nos produits. On n’a aussi quelques clients à l’intérieur du pays comme ici à Conakry. Avant il y a un client qui se servait de nous, qui prenait nos produits, il mettait dans un seau transparent, arrivé à Conakry il mettait ça dans les emballages pour envoyer à l’étranger. Donc il gagnait plus que nous parce que tout ce qui est difficile c’est nous qui faisions ».
Pour le moment, la coopérative n’a pas encore bénéficié de grand accompagnement pour accroitre ses activités. Parfois, elle contracte des prêts pour pouvoir survivre. Nous enseigne la dame : « Parfois nous partons faire un prêt à la Muffa qui n’est pas assez, qui ne dérange pas la coopérative et c’est avec ça on roule. Même pour arriver à cet évènement, il a fallu prendre un petit crédit pour être ici ».
Avant de terminer, elle souhaite un accompagnement de la part du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et les personnes de bonne volonté d’apporter une assister pour leur permettre d’intensifier leur activité.
« Je souhaite un appui des personnes de bonne volonté de nous accompagner afin que nous puissions améliorer nos techniques de travail et d’intensifier nos productions. Et je remercie aussi les initiateurs qui nous ont permis d’être vues, nous les débutantes dans l’entrepreneuriat, par d’autres entreprises. Je profite de l’opportunité aussi pour remercier les partenaires qui ont apporté un accompagnement technique ou financier à ce salon. Vive l’entrepreneuriat féminin, vive la femme africaine », clore la dame
Sylla Youn