Situé entre les quartiers Foulah-madina et Sonfonia dans la commune de Ratoma,ici à  Conakry, ce lac, communément appelé « Lac de Sonfonia », est aujourd’hui devenu un lieu de dépotoir d’ordures.

Selon les autochtones de Foulah-madina, l’eau de ce lac était utile à la population qui y vivait dans les année 1930. Mais à cause l’incivisme de certains individus, ce patrimoine risque de disparaître dans les prochaines années si rien n’est fait. Si les uns n’accordent pas d’importance à ce lac, les autres en font une partie intégrante de leur histoire. Tel est le cas de Mamadou Camara, Chef Secteur au quartier Foulah-madina, qu’un reporter de radioenvironementguinee.prg a rencontré pour vous.

Il suffit de faire un tour aux abords de ce lac pour s’en rendre compte des menaces qui le guettent. Ce lac souffre des effets du dépôt des ordures ménagères et autres déchets. Pour en parler, Mamadou Camara, est revenu un peu sur l’histoire de ce lac.

« C’est aberrant pour moi en tant que natif d’ici mais pas en tant que Chef secteur. Mon grand-père est venu ici en 1930. Mon père est né ici en 1937. J’ai grandi au bord du lac-là. Je n’ai connu d’autres lieux qu’ici. Au temps colonial, il y avait une plantation de banane ici et une usine de la savonnerie de Guinée. Ceux-ci ont installé un barrage pour alimenter la plantation. C’était une usine qui appartenait à des Français. Après le départ des Français en 1957, l’usine est restée dans les mains du gouvernement guinéen. Comme vous le savez on sait combien de fois nous entretenons nos bien. Ça été abandonnée, le manque de financement et finalement la plantation et l’usine ont été détruite. Le lac n’a plus travaillé. Le lac était réservé simplement pour servir l’usine et la plantation de bananerais.

En 1970, la zone n’était pas lotie. Notre maison était la dernière case du village. C’était une brousse entre nous et le lac. En 1999, les arbres ont été coupé à cause du lotissement. Une marge de 50 mètres étaient laissée entre le lac et le lotissement. Mais vous connaissez le guinéen. Ils ont dépassé les 50 mètres pour construire jusqu’au bord du lac. Non seulement la source a été détruite mais il y a eu la déforestation totale. Le lac était tout le temps rempli et c’était claire. Celui qui s’intéresse à ce lac, s’intéresse à ma vie. » raconte-t-il.

Selon le Chef secteur de Foulah-madina, des investisseurs étrangers et nationaux comme la SEG, ont tenté d’exploiter la zone mais il n’y a pas eu un résultat favorable à cause de la pollution avancée de l’eau. « Les Suisses ont voulu prendre ici comme site touristique mais on ne les voit pas jusqu’à présent. La SEG aussi a voulu utilisé l’eau-là mais elle ne pouvait pas. Parce qu’il n’y a pas de sécurité sanitaire, l’eau est vraiment polluée. Ils l’ont filtré, ils ont tout fait mais impossible. Donc, ils l’ont fermé. Parce ce que, c’est ce site qui alimentait Sangoya jusqu’à Kissosso. Je ne veux pas jeter un coup d’œil parce que c’est très énervant. C’est l’eau là qu’on buvait avant. » A-t-il rappelé.

Pour mettre fin à ce fléau, notre interlocuteur dit avoir mené des démarches auprès des citoyens mais les efforts sont restés vains. « Depuis que la zone a été peuplée, les gens profitent pour venir mettre les ordures. On a tout fait, avec les chefs de quartier et chefs secteurs, de Yattaya, Sonfonia et Foulah Madina pour que les gens s’abonnent. Mais tous ceux qui se trouvent autour du lac ne s’abonnent pas. Alors, c’est equérrant pour nous quand on voit ça. Chaque fois on entend dire qu’ils viendront dégager les abords du lac, tout ce qui se trouvent dans les 50 mètres. On a tout fait avec la population mais impossible. » Regrette-t-il.

Du côté de Kondiano Jacque Lamine Tamba, Gérant d’un hôtel situé au abord de ce lac, explique ses difficultés. « Nous rencontrons énormément de difficultés par rapport à ça. Dès qu’il y a une pluie, le lac est souvent envahi par les ordures. Nous, devant notre hôtel, nous sommes obligés à tout moment de nettoyer profondément. Les populations déversent les ordures dans les eaux de ruissellement. C’est ce qui vient chez nous ici. L’eau n’aime pas la saleté. A son tour, elle rejeté tout aux abords. Quand le mois d’août va arriver, on ne pourra pas travailler convenablement. Parce qu’il y a souvent une partie de l’hôtel qui est envahie par les ordures emportés par l’eau. » Dit-il.

Pour l’heure, aucune disposition sécuritaire n’est prise pour freiner cette dégradation de l’environnement.

JUNIOR DORE, pour Radioenvironementguinee.com

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