Le Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires de Guinée en collaboration avec le Ministère en charge de la promotion féminine, a lancé vendredi, une campagne de sensibilisation contre les violences basées sur le genre (VBG). Cette initiative s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre en Guinée. Le lancement a été marqué par une conférence-débat à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Une campagne ciblant les jeunes
Cette campagne, qui se déroulera dans toutes les universités de Conakry et certaines écoles secondaires, vise à sensibiliser les étudiants et les élèves afin qu’ils deviennent des relais de la lutte contre les VBG dans leurs communautés et leurs familles. Selon la Présidente
du Réseau, les jeunes sont au cœur de cette stratégie : « C’est un réel problème aujourd’hui, et toute la Guinée devrait se lever pour lutter contre les violences basées sur le genre. Chaque acteur de la société doit jouer son rôle. » Mariama Satina Diallo Sy a également souligné que, selon des statistiques de 2016, 80 % des femmes et filles âgées de 15 à 64 ans ont déclaré avoir subi au moins une forme de VBG.
Soutien du Gouvernement
Au cours de cette activité, Aïssatou Barry, cheffe de cabinet du ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables,
à salué cette initiative et encouragé d’autres organisations à faire de même. Elle a également rappelé les efforts du gouvernement, notamment la mise en place d’un numéro vert, le 116, permettant aux victimes ou témoins de signaler anonymement des cas de VBG : « Aujourd’hui, les choses s’améliorent et on ne baissera pas les bras. »
La voix des étudiants
Bangaly Magasouba, étudiant en licence 1 de physique, a exprimé sa gratitude envers les organisateurs : « Nous avons compris que les hommes sont en grande partie responsables des VBG, qu’il s’agisse de violences physiques, émotionnelles ou économiques. » Il a aussi appelé ses pairs à adopter un comportement respectueux envers les femmes : « Les femmes sont des fleurs qu’il faut entretenir et non agresser. » Cependant, il a critiqué le manque de fermeté des autorités dans l’application des lois : « Quand un malfrat sait qu’il peut violer sans être inquiété, cela ouvre la voie à l’anarchie. »
Une dynamique porteuse d’espoir
En élargissant son action à plusieurs universités et écoles de Conakry, cette campagne espère susciter une prise de conscience collective et durable parmi les jeunes. Les organisateurs misent sur ces futurs leaders pour renforcer les efforts de lutte contre les violences basées sur le genre à travers le pays.