Hadja Aïcha Barry est présidente de la Coalition Guinéenne des Femmes pour les Mines et le Développement Durable (COGUIFEMINE-DD). Son organisation est membre de la coalition Publiez ce que vous payez (PCQPV) Guinée, et œuvre à permettre aux femmes de profiter des ressources minières, au lieu d’en subir  les conséquences désastreuses. Dans cette interview, elle nous explique son parcours et conseille à la jeune génération de s’engager dans la préservation de la nature.

Titulaire d’un DEA en sciences environnementales, Hadja Aïcha Barry est de la 4ème promotion du CERE ( Centre D’Etudes et de Recherche environnementales). Elle est également professeur dans plusieurs lycées et collèges de la capitale. << J’ai fait d’abord Géographie-Mathématiques à l’université… À ma sortie, j’ai enseigné pendant très longtemps dans les lycées et collèges de Conakry. Puis je me suis retournée sur les bancs, au CERE. J’ai fait ma formation de DEA (Diplôme d’Études Approfondies) pour les canadiens, mais si non c’est un master pour les francophones. Quand j’ai fini cette formation, je me suis retrouvée au ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables où j’ai occupée des postes. Le dernier poste était cheffe de division chargée des personnes âgées >>, se souvient t-elle.
Dans les années 90, elle rejoint les ONG et évolue dans des associations. C’est ainsi que naît tout d’abord l’association guinéenne des femmes volontaires du progrès, créé avec ses amies. Parallèlement, avant 2018, elle adhère à la coalition PCQPV (Publier ce que vous payez) Guinée. Mais ne voulant pas abandonner le volet environnement au vu de son importance, elle s’y intéresse et l’intègre au niveau de la société civile, en créant Coalition Guinéenne des Femmes pour les Mines et le Développement Durable (COGUIFEMINE-DD) en 2018, après sa retraite.
<< En voyant tout ce qui est comme enjeu dans cette coalition, dans les ressources minières, en voyant comment les femmes ne profitent pas des revenus miniers, en voyant qu’elles n’ont que désolation et subissent des violences basées sur le genre, qu’elles nont pas accès aux ressources, aux emplois et infrastructures de bases, j’ai continuée à avancer jusqu’à la création de la COGUIFEMINE-DD en 2018, pour spécifiquement me tourner vers le développement durable. On s’est rendu compte que l’économie et le social seuls ne peuvent pas développer un pays, il faut les trois piliers : l’économique, le social et la protection de l’environnement >>, explique t-elle en revenant sur la création de son organisation.
Riche de plusieurs années d’expériences, Hadja Aïcha Barry est une femme pleine de ressources, qui a mis son expérience au service de la société civile, en gérant plusieurs projets, que ce soit au niveau national ou sous-régional. Elle fait également partie de ces femmes qui se battent au quotidien pour la prise en compte de la dimension genre dans les projets. <<J’étais l’une des principales à vouloir à ce que PCQPV international se tourne vers le genre dans les industries extractives… C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il y’a ce projet Social Bund que nous mettons en œuvre en ce moment… Nous avons mené beaucoup de projets phares. D’abord, à la création de la COGUIFEMINE-DD en 2018, il y a des bailleurs de fond qui se sont intéressés à quelques rares ONG féminines qui s’occupaient du secteur minier. Donc quelques institutions (GIZ, IFC, Banque Mondiale) nous ont réuni dans une plateforme de 5 organisations féminines pour nous appuyer. Nous avons eu beaucoup d’activités comme des collectes de données, des plaidoyers, des études sur le genre dans le secteur minier. L’année dernière par exemple, nous avons eu des formations sur le leadership des femmes dans le secteur minier, des disséminations de l’ITIE dans les régions de Boké et de Kindia. Ensuite, il y a eu un plaidoyer sur le FODEL qui nous a amené à l’Assemblée nationale, au ministère de la promotion féminine, des mines et du MATD pour parler de ce plaidoyer et présenter le document… Nous espérons… avoir des partenaires qui veulent vraiment aller dans d’autres projets avec nous >>, a t-elle fait savoir.
<< Je dirai aux jeunes en général de profiter des ressources, mais en ne les détruisant pas pour permettre aux générations futures d’en profiter. Et aux jeunes filles particulièrement, de se lever et de ne plus traîner le pas, de se former sur l’environnement, savoir quels sont les enjeux actuels du changement climatique, et maîtriser les enjeux futurs qui passent notamment par la transition énergétique… >>, a-t-elle conseillé pour terminer.
Entretien réalisé par Elisabeth Zeze GUI

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